Dominic ONGWEN, victime ou bourreau?

Enlevé à l'âge de 10 ans sur le chemin de l'école en 1985, l'enfant ONGWEN est endoctriné par Vincent OTTI, alors leader de la LRA.

Il grandira alors avec ses bourreaux qui l'élèverons selon leur vision militaire et en feront un enfant soldat. Quelques années plus tard il devint chef de la rébellion armée en qualité de commandant de la brigade de Sinai.

Il tente de s'enfuir et trouver refuge auprès de l'armée americaine mais est capturé par des rebelles centrafricains de la milice Seleka puis finira devant la Cour Pénale Internationale.

Accusé de crimes de guerres, de crimes contre l'humanité et de génocide par la CPI qui tient uniquement compte des infractions par lui commises pendant sa majorité, ONGWEN est-il coupable?

Le traité de Rome de la Cour Pénale Internationale stipule en son article 26 que: "La Cour n'a pas compétence à l'égard d'une personne qui était âgée de moins de 18 ans au moment de la commission prétendue d'un crime".

Cette disposition du traité affirme très clairement que la CPI ne tient compte que des infractions commises lorsque l'accusé atteint 18 ans, pas avant ce âge. Mais cela nous emmène à nous questionner sur l'objectif de la CPI.

Qu'a fait le Droit International pour le protéger lorsqu'on le kidnappait à seulement 10 ans?

L'adulte qu'est devenu Dominic ONGWEN ne devrait pas être vu comme différent de l'enfant qui a été enlevé il y a 32 ans car toute sa vie a été phagocytée et infectée par l'esprit criminel de la LRA et il ne pouvait tenter de s'en soustraire, au risque d'y perdre la vie.

POURQUOI LA COUR PÉNALE INTERNATIONALE REFUSE T-ELLE DE CONSIDÉRER SA SITUATION DE CONTRAINTE?

Ce que devait faire la CPI c'est considérer la contrainte qui a fondé ses agissements et en tenir compte comme une circonstance atténuante voire absolutoire.

David BIEFFO